TypoLing2016
4-17 sept. 2016 Porquerolles, Hyères (France)

Présentation

La typologie linguistique a contribué à enrichir des débats fondamentaux qui ont trait à la quête d’universaux ou d’invariants linguistique. Résultent-ils de facteurs cognitifs généraux, d’une grammaire universelle ?

La typologie pose aussi la question de la définition de ce qu’est une langue humaine, en spécifiant un nombre de types possibles et en excluant d’autres (Corbett). Cette question s’articule en outre aux phénomènes de variation linguistique liée à la diffusion, aux contacts de langues, aux faits de convergence et de fusion (Matras). La typologie du contact des langues met en œuvre des concepts et des modèles cognitifs prenant en compte les compétences des locuteurs et la motivation sociolinguistique; elle met en évidence des types de hiérarchies dans les emprunts.

Les phénomènes cognitifs tels qu’ils sont appréhendés par la psycholinguistique et les théories de l’apprentissage constituent un autre champ de recherches fécond pour la compréhension et la théorisation de la structuration linguistique. Explorer l’acquisition du langage dans une perspective typologique en comparant des systèmes et structures très divers pose des difficultés méthodologiques de caractérisation et de comparaison des faits qui seront discutés (Stoll).

Des défis méthodologiques analogues apparaissent dans le domaine de la typologie et de la comparaison des phénomènes évolutifs à grande échelle, et leur articulation aux universaux linguistiques (Bickel). L'étude du changement de langue, en particulier la grammaticalisation, suggère que les universaux peuvent émerger de plusieurs processus diachroniques distincts, qui peuvent ne pas être motivés en termes de principes traditionnellement postulés pour des motifs synchroniques et peuvent ne pas se prêter à une explication unifiée (Cristofaro).

Une compréhension fine de tels phénomènes suppose des méthodes de traitement et d’analyse d’importantes bases de données sur des familles de langues les plus diverses possibles. Depuis une décennie émergent des méthodes comparatives, phylogénétiques et statistiques qui permettent des généralisations à partir de données linguistiques généalogiquement structurées (Hammarström). Ces méthodes prennent en compte des facteurs essentiels tels que la variation au sein des rythmes de changement (ponctuels et graduels), l’influence de l’environnement et du contexte social sur les structures linguistiques.

Une typologie de la prosodie (Himmelmann) et de la phonologie (Ridouane) est un autre vaste domaine qui requiert des approches croisées, prenant par exemple en compte l’interaction entre phénomènes tonals et accentuels ou intonatifs, l’interaction entre longueur vocalique, quantité et qualité de voix.

Les cours adopteront des approches théoriques variées et porteront sur des questions de syntaxe (Abeillé, Creissels, Chappell, Verstraete), de sémantique (Koptjevskaja-Tamm, Vanhove, de Hoop), de pragmatique et de structure de l’information (Van Valin, Latrouite), de langues signées (Pfau), mais aussi l’étude comparative des structures conversationnelles incluant le tour de parole (‘turn-taking’), les faits de réparation et d’organisation séquentielle (Dingemanse) et de la multimodalité (Gullberg).

Quatre cours porteront sur diverses langues, abordées dans une perspective typologique: langues sinitiques (Chappell), sibériennes (Pakendorf), otomangues (Palancar), amazoniennes (Rose).

Un cours portera sur les méthodes d’enquête de terrain, base indispensable à toute entreprise typologique (Hellwig).

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